Comment isoler ses fenêtres (sans les changer) ?
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Pour faire des économies d’énergie, l’isolation est primordiale, y compris celle de vos ouvrants. Mais procéder à leur remplacement peut représenter un investissement que vous ne pouvez pas nécessairement assumer. ENGIE récapitule toutes les techniques possibles pour isoler vos fenêtres à moindres frais dans cet article.
Vous avez beau chauffer votre logement toute la journée, il fait encore froid chez vous ? Et en plein été, vous avez du mal à vous protéger de la chaleur extérieure ? Pensez à isoler vos fenêtres ! Si elles sont en vitrage simple, si vos joints sont vétustes ou dormants de mauvaise qualité, vos fenêtres peuvent être responsables de cet inconfort. Pour y remédier, gagner en confort et faire des économies d’énergie : découvrez en détail toutes les solutions pour isoler vos ouvrants sans nécessairement les changer.
Renforcer l’isolation de fenêtres anciennes : pourquoi ?
Selon l’ADEME, le manque d’isolation de vos fenêtres peut être responsable de 10 à 15 % des déperditions de chaleur de votre maison. En conséquence de quoi, non seulement vous payez des factures d’énergie élevées, mais vous vivez en plus dans un logement inconfortable, où vous subissez une sensation de froid, ou la perception de courants d’air, sans compter les nuisances sonores venant de l’extérieur.
Ceci explique pourquoi renforcer l’isolation de vos vieilles fenêtres ou de vos ouvrants simple vitrage a des avantages :
Vous réalisez des économies d’énergie et maîtrisez vos factures.
Vous gagnez en confort à la maison.
Vous valorisez votre logement, via ce qu’on appelle la valeur verte.
Quand isoler de vieilles fenêtres : les signes qui ne trompent pas ?
Vous voulez savoir si la performance énergétique de vos fenêtres laisse à désirer ? Voici la liste des signes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille. D’abord, vous percevez une sensation de froid dans votre logement :
Vous sentez des courants d’air à proximité de vos fenêtres.
Vos vitres sont franchement plus froides que vos murs.
Ensuite, vous constatez que de la condensation se forme sur l’ensemble des vitrages de votre habitation. Attention ! À terme, celle-ci peut être à l’origine de moisissures dommageables pour votre santé. Le mastic de jointure peut vous sembler en mauvais état : il “coule” au niveau du joint et sous la fenêtre et provoque ainsi une perte de chaleur. Il se peut également que vos vantaux ne ferment pas hermétiquement, à cause d’un mauvais ajustement ou à leur déformation : des creux et des écarts sont manifestes. Enfin, vous percevez nettement les bruits de l’extérieur.
Améliorer l’isolation de vos fenêtres sans les changer : quelles sont les techniques à votre disposition ?
Renforcer l’isolation d’une fenêtre ne signifie pas nécessairement la changer. ENGIE vous présente les huit techniques possibles pour améliorer la situation sans renouveler tout votre équipement.
Changer les dormants de vos anciennes fenêtres
Si vos fenêtres sont anciennes et en bois, il est possible que les dormants, c’est-à-dire le cadre du vitrage (soit la partie immobile scellée au mur), soient déformés. Si cela est le cas, vous devriez constater la création de jours qui laissent passer l’air.
Dans cette situation, une solution existe pour améliorer le confort thermique et phonique : changer uniquement les dormants en conservant les ouvrants et le vitrage. Vous pouvez, pour ce faire, envisager différentes matières :
Le PVC. S’il est recommandé pour son bon rapport qualité/prix, il n’est pas toujours accepté en façade. Attention sur des immeubles anciens par exemple.
L’aluminium. Robuste, simple d’entretien, plus esthétique que le PVC, il n’est cependant pas toujours le bienvenu sur les façades anciennes.
Le bois. Même si ses performances peuvent être moins élevées que les autres matériaux, il permet toutefois de conserver l’authenticité de la façade.
Avant d’opter pour cette solution, nous vous recommandons donc de demander conseil à des professionnels de la rénovation et de l’isolation. Ils vous permettront d’opter pour le matériau adéquat à votre situation. Sans compter qu’avec le regard avisé, ils peuvent détecter des ponts thermiques que vous ne soupçonnez pas.
Changer les ouvrants de vos anciennes fenêtres
Si les dormants de vos fenêtres sont en bon état, vous avez la possibilité de changer uniquement les ouvrants, c’est-à-dire la partie mobile de la fenêtre. Autrement appelés vantaux, les ouvrants encadrent le vitrage et ont tendance, avec le temps, à se déformer et à présenter des écarts qui laissent filtrer l’air.
Ce remplacement ciblé à plusieurs avantages :
Vous n'endommagez pas les éléments de décoration autour du dormant (enduit, papier peint, peinture…) : l’intervention est sans impact. Vous n’aurez donc pas à prévoir de réparation particulière ni dans la baie ni autour de vos fenêtres.
Vous pouvez compter sur une bonne amélioration de l’isolation thermique et acoustique, puisque cette solution ouvre la possibilité d’installer un vitrage neuf double ou triple vitrage.
Les travaux sont mineurs, simples et rapides. Pratique et efficace !
En revanche, cette solution n’est pas exempte d’inconvénients :
Le dormant doit être en bon état et être capable de supporter le poids du nouvel ouvrant.
Le nouvel ouvrant doit être réalisé sur-mesure. Et pour cause, il est indispensable que les dimensions de l’ouvrant correspondent exactement à celles du dormant existant.
Cette solution ne permet pas de traiter les ponts thermiques entre l’ancien dormant et le bâti. Leur liaison doit donc être impeccable pour vous assurer une bonne isolation !
Vous risquez de perdre en luminosité. La surface du nouvel ouvrant vous fera forcément perdre du clair de vitrage.
À noter que le changement des vantaux est facturé entre 200 et 750 euros par fenêtre (pose et produit isolant inclus). Ces prix sont bien entendu variables selon la taille de l’ouvrant, les matériaux choisis, le type de vitrage, le coût horaire de votre artisan etc.
Le double vitrage de réhabilitation (ou survitrage)
Vos menuiseries (ouvrant et dormant) sont en bon état ? Si la configuration de vos fenêtres le permet, vous pouvez remplacer vos simples vitrages par des doubles vitrages plus performants. Ceci sans toucher au reste de vos fenêtres.
Attention, vous ne pouvez opter pour cette solution que si votre fenêtre existante (ouvrant et dormant) est capable de supporter le poids de ce nouveau vitrage, sans risquer de se déformer.
Il existe plusieurs types de survitrage :
Le survitrage fixe : en créant une lame d’air d’au moins 6 mm, cette solution est considérée comme la plus efficace.
Le survitrage démontable pour fenêtre : dans cette configuration, la seconde vitre est intégrée dans un encadrement en métal ou en caoutchouc fixé sur les battants.
Le survitrage ouvrant : la vitre secondaire est placée sur un système articulé. Le survitrage peut donc s’ouvrir et donner l’accès à la première fenêtre.
Le survitrage en kit pour fenêtre : idéal pour les plus bricoleurs d’entre vous, le kit regroupe tous les éléments nécessaires à l’installation, la vitre doit toutefois être commandée à part après la prise des mesures.
Le double vitrage de réhabilitation est une solution simple et économique, ne nécessitant aucun autre travaux autour de vos fenêtres (peinture, papier peint, etc.). Mais s’il améliore visiblement l’isolation thermique et acoustique de votre logement, vous perdrez légèrement en luminosité, en raison de la bande périphérique opaque.
La double-fenêtre côté intérieur
Si la fenêtre existante est en façade et ne peut pas être remplacée par du double vitrage, vous pouvez la conserver et ajouter une double-fenêtre positionnée côté intérieur. Cette deuxième fenêtre s’ouvrira donc sur l’intérieur de votre logement. Pour optimiser votre installation, pensez bien à laisser au minimum 12 cm entre vos deux fenêtres.
Vous pouvez par exemple choisir cette solution lorsque le PLU (Plan Local d’Urbanisme) dont dépend votre logement ne permet pas de modification en façade. Cette option peut également être intéressante lorsque votre copropriété souhaite conserver la façade telle quelle.
Le principe de la double-fenêtre côté intérieur a deux avantages majeurs :
Une amélioration de l’isolation thermique et une excellente performance acoustique grâce à l’écart important entre vos deux fenêtres, qui disposent de propriétés isolantes naturelles.
Vous conservez la fenêtre existante et ne modifiez pas l’aspect extérieur du bâtiment. Le charme de votre façade restera intact.
En revanche, vous constaterez une légère perte de luminosité et la partie ouvrante de votre fenêtre risque de vous encombrer à l’intérieur de la pièce. Cette solution peut gêner le renouvellement de l’air et entraîne un risque de condensation sur le vitrage intérieur de la fenêtre extérieure. En dehors du désagrément visuel, cette condensation pourrait, à terme, dégrader vos produits. Aussi, pensez à prévoir des entrées d’air dans les deux fenêtres. Enfin, l’espace entre les deux fenêtres peut provoquer un effet de serre si vos ouvertures donnent au sud. Ce type d’installation est donc à privilégier pour vos fenêtres exposées au nord.
Le film de survitrage sur la fenêtre
Autre solution moins contraignante : poser un film de survitrage directement sur vos fenêtres.
Le principe est simple : il suffit d’appliquer un film plastique thermorétractable directement sur le vitrage, à l’intérieur ou à l’extérieur du vitrage selon les modèles. Veillez donc, selon le PLU ou les arbitrages de votre copropriété, à choisir le modèle adéquat. En posant ce film plastique, vous créez une fine couche d'air entre ce dernier et le vitrage, ce qui renforce l’isolation naturelle.
Une précaution tout de même : la vitre doit être nettoyée minutieusement avant la pose.
Il s’agit de la solution la plus simple pour renforcer l’isolation de vos fenêtres sans les changer : il vous suffit de découper le film selon la dimension de vos fenêtres puis de le poser sur la fenêtre en ôtant petit à petit la pellicule de protection. Il s’agit également de la solution la plus économique : entre 70 et 180 euros hors pose.
Mais ses inconvénients ne sont pas négligeables :
Le gain d'isolation est modeste ;
Le film de survitrage doit être posé avec une grande minutie : un film mal posé peut vite se décoller ;
Le film relativement fragile et sensible aux rayures notamment ;
Si la ventilation n’est pas optimale, un risque de création de condensation entre le vitrage et le film existe. Vous risquez d’endommager à terme vos fenêtres.
Une perte de transparence des vitres.
Le calfeutrage de vos fenêtres
Pour améliorer l’isolation de vos fenêtres sans les remplacer, vous pouvez également choisir de les calfeutrer. Pour cela, vous devez rénover par vous-même les joints de frappe, c’est-à-dire les joints en mousse, en silicone, en métal ou en caoutchouc situés entre les montants de la fenêtre et le cadre. Ce sont eux qui comblent les jours entre les pièces de menuiserie, autrement dit les ponts thermiques.
Calfeutrer vos ouvertures présente des atouts indéniables :
Ces travaux de rénovation énergétique sont à la portée de tous ;
Le coût des joints en mousse, silicone, caoutchouc ou métal est abordable : entre 15 et 45 euros par fenêtre (sans la pose qui peut être réalisée par le particulier) ;
La rénovation des joints est possible aussi bien sur une fenêtre en bois, en PVC ou en alu.
Cependant, cette solution est relativement peu durable : les joints en mousse doivent par exemple être changés tous les deux ans. Par ailleurs, s’il limite les ponts thermiques, ce système reste une solution d’appoint. Il ne se substituera pas à un changement de vantaux ou de dormants si ces derniers sont trop abîmés.
Les rideaux thermo-isolants
Vous voulez une astuce simple pour réduire les déperditions thermiques ? Posez des rideaux isolants sur vos ouvertures (portes et fenêtres) !
Cette solution très abordable (comptez entre 15 et 140 euros par fenêtre et hors pose) améliore sensiblement l’isolation de vos fenêtres à moindres frais en réfléchissant le froid vers l’extérieur, tout en se fondant dans votre intérieur.
En revanche, il ne s’agit que d’une astuce : elle permet de réduire les déperditions thermiques mais ne règle pas le problème de fond, ni le manque d’isolation phonique. De plus, les rideaux peuvent aboutir à une perte de luminosité en journée, étant plus épais que les rideaux classiques. Aussi, on privilégiera leur utilisation la nuit (avec des modèles occultant la lumière).
Installer des volets roulants ou battants
Dernière possibilité pour réduire les déperditions de chaleur dues à vos ouvrants : faire installer des volets battants ou roulants. Ces derniers renforcent en effet l'isolation thermique et phonique de l’habitation en créant une barrière entre l’extérieur et le vitrage de vos fenêtres. À noter que des volets avec une isolation thermique phonique renforcée peuvent être envisagés. Très utiles, ils permettent à la fois de renforcer l’isolation de votre logement mais occultent également la lumière, préservent l’intimité des occupants du logement et augmentent la sécurité contre les intrusions.
En revanche, la pose de volets n’est pas toujours vue d'un bon œil par les PLU et les règlements de copropriété. De plus, les prix peuvent ralentir les démarches : il faut compter entre 200 et 900 euros par volet (sans compter la pose).
Remplacer entièrement vos fenêtres, la solution la plus efficace
La solution radicale pour en finir avec la mauvaise isolation ? Le remplacement complet d’une fenêtre, c’est-à-dire de l’ouvrant (partie mobile) et du dormant (partie immobile). Cette méthode est idéale si vos fenêtres sont en mauvais état (dormant abîmé, mauvaise liaison avec le mur…) et ne permettent pas de vous isoler correctement.
Attention : en retirant la fenêtre existante, vous risquez de dégrader la baie. Pensez à bien la réparer avant de poser votre nouvelle menuiserie !
En changeant vos fenêtres, vous bénéficiez d’une excellente amélioration des performances d’isolation thermique et acoustique. Vous pouvez en profiter pour optimiser l’étanchéité à l’air entre vos murs et le dormant de votre fenêtre. Enfin, vous conservez, voire améliorez, le clair de vitrage. Autrement dit, vous n'observez aucune perte de luminosité.
Cela dit, les travaux de remplacement, souvent assez importants, nécessitent de remettre en état vos revêtements muraux. Qu’à cela ne tienne : vous pouvez profiter de ce changement de fenêtres pour revoir votre déco d’intérieur (papier peint, peintures…) ou même isoler vos murs. Si vos murs sont déjà isolés, la pose de nouvelles fenêtres peut s’avérer être une opération délicate : faites-vous aider par un professionnel. Enfin, le choix de vos nouvelles fenêtres doit respecter le PLU et le règlement de votre copropriété. Vous serez donc peut-être contraint de sélectionner des matériaux moins performants ou plus onéreux que ce que vous auriez souhaité.
Quelles aides pour renforcer l’isolation de ses fenêtres
Puisque le changement des ouvrants vers des modèles double ou triple vitrage permet de diminuer vos déperditions thermiques, certaines aides sont disponibles.
Vous pouvez notamment mobiliser :
MaPrimeRénov’
Le dispositif des CEE (Ma Prime Économie d’Énergie)
L’éco prêt à taux zéro (éco PTZ)
Pour en profiter, il est cependant indispensable de faire appel à des professionnels certifiés RGE.
Isolation de ses fenêtres : ce qu'il faut retenir
La qualité des ouvrants d’un logement a une grande influence sur les performances énergétiques du bâtiment ainsi que sur le confort des occupants. Aussi, pour faire des économies d’énergie et gagner en bien-être, il est fortement recommandé de changer ses fenêtres simple vitrage pour des ouvrants double ou triple vitrage.
Pour vous aider à financer ce chantier, qui peut être particulièrement onéreux, des aides sont disponibles, telles que MaPrimeRenov ou encore le dispositif des CEE.
Cependant, des solutions moins radicales peuvent vous permettre de gagner en performance thermique et phonique sans pour autant changer l’intégralité de vos ouvrants : changer les dormants, les ouvrant, installer un double vitrage de réhabilitation ou encore une double fenêtre intérieure, pose un film de survitrage, calfeutrer vos fenêtres, installer des rideaux ou enfin des volets.
Attention, veillez bien à la faisabilité technique et administrative de votre projet avant de choisir une option. Certains de ces travaux peuvent en effet ne pas être conformes aux directives du PLU ou aux décisions de votre copropriété.
Quel impact un changement de fenêtres peut-il avoir sur ma ventilation ?
La ventilation de votre logement peut être perturbée par l’installation de fenêtres plus étanches que celles dont vous disposiez jusqu’alors. N’hésitez donc pas à interroger votre artisan afin d’évaluer la situation et prévoir des travaux relatifs à la ventilation le cas échéant.
Comment connaître la réglementation relative au changement de fenêtre de mon immeuble ?
Si vous envisagez le remplacement de vos fenêtres par des matériaux ou un vitrage différent, vous modifiez l’aspect de votre façade. C’est pourquoi vous devez adresser une déclaration préalable de vos travaux (DP) auprès de votre mairie. En copropriété, vous devez par ailleurs vous conformer au règlement de copropriété. À noter que votre projet de rénovation devra donc au préalable être validé en AG (Assemblée Générale) avant d'être déclaré en mairie.