Gaz manufacturé : de gaz d’éclairage à combustible
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La découverte des gaz manufacturés dans les dernières années du XVIIIe siècle marque l’essor de la production d’énergie en usine. Bien que progressivement remplacé par l’électricité dans les années 1880 puis par le gaz naturel à partir des années 1960, le gaz manufacturé, aujourd’hui appelé « gaz de synthèse », a marqué l’histoire de la production énergétique.
Un peu d’histoire
Le gaz manufacturé tient son nom du fait qu’il est produit en usine. À partir du début du XIXe siècle, alors que l’Europe entre dans une période d’industrialisation massive, des usines à gaz sont construites un peu partout.
Le principe ? Produire par craquage thermique, c’est-à-dire en faisant chauffer des composés organiques, un gaz pouvant servir aux besoins énergétiques de tous. Le gaz manufacturé est né. Il sert en premier lieu à éclairer les rues. C’est ce qu’on appellera le « gaz d’éclairage ». Bruxelles, puis Londres et Paris sont les premières capitales à bénéficier de ce confort moderne. Mais très vite, cette nouvelle source d’énergie s’implante dans les foyers. Elle est utilisée aussi bien pour la cuisine que pour le chauffage.
Les composés organiques pour produire le gaz manufacturé sont divers : le plus souvent la houille et les déchets pétroliers, mais aussi le bois, la résine et l’huile.
Les propriétés physiques du gaz manufacturé
Le gaz manufacturé est une énergie non-renouvelable, pauvre, et très polluante. Cela explique son remplacement progressif par d’autres sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement. Le gaz manufacturé est en outre deux fois moins énergétique que le gaz naturel ! Il contient essentiellement de l’hydrogène, du méthane et du dioxyde de carbone. On peut également trouver dans sa composition, en quantités variables, des résidus fortement toxiques. Le gaz de synthèse, qui continue d’être produit aujourd’hui, est systématiquement épuré.
Est-il encore utilisé ?
Les performances énergétiques faibles du gaz manufacturé ne lui permettent pas de remplacer d’autres sources d’énergie plus fiables et plus vertes dans les foyers. Toutefois, la technique de craquage thermique est toujours utilisée pour extraire les composés gazeux de nombreux corps organiques (résidus d’exploitation forestière, résidus agricoles, déchets urbains ou industriels, etc.) Le gaz obtenu, appelé gaz de synthèse ou « syngas » est utilisé sous forme liquide comme carburant pour moteurs à combustion interne. On le rencontre donc dans l’industrie, même s’il reste beaucoup moins présent et beaucoup moins efficace que le gaz naturel.