Gaz de climatisation : qu’est-ce que c’est et quelles précautions prendre
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Gaz de climatisation, fluide frigorigène… S’ils sont essentiels à la bonne marche de votre climatiseur, ils restent bien souvent méconnus. Petit guide sur les gaz de climatisation et des bonnes pratiques à adopter pour préserver l’environnement avec ENGIE.
En 2020, la France a franchi un seuil symbolique : un quart des ménages français est désormais équipé d'un système de climatisation(1). Pour produire du froid, ces équipements font appel à un composant essentiel mais à manier avec la plus grande précaution : les gaz de climatisation. Parfois appelés également “fluides frigorigènes”, ceux-ci permettent la captation des calories contenues dans l’air de votre maison, leur transport et leur “transformation” en froid. Mais qui sont-ils et à quoi servent-ils exactement ? Quand devez-vous envisager de recharger votre climatisation en fluide frigorigène ? ENGIE revient sur ce qu’il est important de connaître sur le gaz de climatisation dans cet article.
Gaz de climatisation : à quoi servent-ils ?
Le gaz de climatisation, aussi connu sous les termes de fluide frigorigène ou fluide réfrigérant, est un des composants centraux d’un climatiseur (simple, climatiseur réversible, split), d’une pompe à chaleur, des réfrigérateurs ou encore des congélateurs… C’est grâce à lui que le cycle frigorifique peut être réalisé et permettre le fonctionnement des appareils de production de chaud ou de froid.
Contenu dans les circuits fermés de ces appareils, il permet, au fil des compressions et des détentes, de “transférer” des calories. Il absorbe la chaleur ambiante dans le cadre d’un système de production de froid ou, à l’inverse, il restitue des calories quand il est utilisé par un système de production de chaleur.
À noter qu’un gaz de climatisation présente la particularité d’avoir une température d’évaporation très faible.
Quels sont les principaux gaz de climatisation ?
Il n’existe pas un, mais plusieurs sortes de gaz de climatisation. En France et dans le monde, les fluides HFC (Hydrofluorocarbures ou hydrocarbures hydrogénés) sont les plus utilisés dans les installations domestiques de refroidissement ou de chaleur.
Ces gaz de synthèse, composés d’atomes d’hydrogène, de carbone et de fluor, se subdivisent eux-mêmes en plusieurs produits. Le R410A par exemple est communément employé dans les climatiseurs domestiques (PAC, réversible et split), les réfrigérateurs ou encore les congélateurs. Il est toutefois de moins en moins utilisé, au profit du R32. Le R407C peut quant à lui alimenter les climatisations domestiques comme dans les climatisations commerciales.
On retiendra cependant que de nouveaux gaz de climatisation sont amenés à se développer dans les années à venir. Malgré une manipulation très délicate, les fluides de 4e génération, à savoir les hydrofluoro-olefines (HFO), présentent en effet des GWP (Global Warming Potential) ou PRG (Potentiel de réchauffement global) bien inférieurs aux hydrocarbures halogénés. Ce qui joue en leur faveur au regard des dernières réglementations environnementales.
Gaz de climatisation : quels impacts sur l’environnement ?
Disons-le sans détour : oui, le gaz de climatisation a un impact sur l’environnement, et plus précisément sur l’effet de serre. Mais pour nuancer, il est important de noter que tous les fluides frigorigènes n’ont pas la même incidence. En effet, le Potentiel de réchauffement global, diffère selon les gaz de climatisation.
Depuis quelques années, on constate un durcissement des normes concernant les niveaux maximums de PRG des gaz de climatisation. C’est dans cet esprit que la réglementation F-Gaz (Règlement Européen n°517/2014), entrée en vigueur le 1er janvier 2015, vise la déprogrammation progressive des fluides de type HFC. Le R410A par exemple, très couramment utilisé comme gaz de climatisation en France, est désormais remplacé au profit du R32. De plus, à horizon 2030, la réglementation imposera l’utilisation majoritaire de fluides réfrigérants du type HFO.
Les CFC (Chlorofluorocarbure), longtemps les plus utilisés par le secteur industriel, ont été interdits par le Protocole de Montréal de 1987. Ils étaient en effet les principaux responsables du “trou dans la couche d’ozone”. Soulignons que grâce à cette mesure drastique au niveau mondial, ce dernier a été en grande partie résorbé.
Parallèlement, le Protocole de Copenhague de 1996 a classé les HCFC (ou hydrochlorofluorocarbures) longtemps utilisés dans les climatiseurs, réfrigérateurs, congélateurs, etc., comme gaz à effet de serre. Leur interdiction totale est prévue pour 2030.
Recharger le gaz de climatisation de sa maison : quelle réglementation ?
En théorie, le fluide frigorigène d’un climatiseur circule dans un circuit fermé totalement hermétique. Il passe par ailleurs d’un état gazeux à un état liquide, sans que l’on note de déperditions de matière.
Mais alors, pourquoi parler de recharge de gaz de climatisation ? Parce que, sur la durée de vie de votre climatisation, l’étanchéité de votre matériel est susceptible de se dégrader. Surtout si l’entretien n’est pas au rendez-vous !
À long terme, avec une utilisation fréquente et intense, une légère fuite de fluide frigorigène peut survenir, ce qui implique de devoir recharger votre climatiseur.
Mais quels signes guetter ? Comment faire une recharge et par qui ?
La recharge en gaz de climatisation d’une voiture doit intervenir environ tous les 3 à 5 ans. En cause : les problèmes d’étanchéité des systèmes de refroidissement des voitures plus fréquents, provoquant plus régulièrement des fuites de fluides.
Recharger en gaz sa climatisation ? Quels sont les signes avant-coureurs ?
Lorsque le niveau du fluide frigorigène baisse, le rendement énergétique de votre appareil peut s’en ressentir. Aussi, si vous constatez une perte de puissance, si vous avez l’impression que votre climatisation souffle moins d’air froid, examinez-la attentivement pour repérer les traces éventuelles d’une fuite.
Ne négligez pas par ailleurs l’entretien annuel de votre climatiseur. Un professionnel frigoriste contrôle alors votre appareil de climatisation, et plus particulièrement son niveau de fluide. De plus, il vérifie que les composants (tels que le détendeur ou le compresseur) sont toujours en bon état de marche. En cas de fuite, il saura intervenir en toute sécurité.
Pour plus de simplicité, pensez à souscrire un contrat d’entretien : vous n’aurez plus à y penser chaque année et vous pourrez éventuellement bénéficier de tarifs préférentiels.
Recharge de gaz de climatisation : comment procéder ?
En présence d’une climatisation comportant une quantité maximale de gaz de climatisation inférieure ou égale à 2 kg, la recharge en gaz de climatisation est légalement possible par un particulier. Le décret n°2007-737 du 7 mai 2007 autorise en effet la manipulation des fluides frigorigènes par un non-professionnel. À réserver toutefois aux particuliers les plus bricoleurs !
Le gaz de climatisation est en effet un produit dangereux. Il est donc franchement recommandé de faire appel à un professionnel certifié, de préférence labellisé RGE (Reconnu garant de l’environnement). Ce dernier pourra procéder à une recharge de gaz de climatisation dans le respect des dernières réglementations en vigueur.
Rappelons que si votre climatisation contient plus de 2 kg de gaz frigorigène, l'intervention d'un professionnel certifié est obligatoire.
Vous voulez trouver un professionnel RGE ? Consultez l’Annuaire des Professionnels RGE de France Renov’.
Recharger le gaz de climatisation de mon logement : quel prix ?
Comptez entre 300 et 500 € pour recharger le gaz de climatisation de votre équipement domestique.
Attention, si vous faites appel à un professionnel qualifié, ce prix peut varier en fonction du type de fluide frigorigène contenu dans votre climatisation. Le coût de l'intervention du professionnel varie également d’un artisan à l’autre, en raison de :
Le tarif horaire moyen de la main-d’œuvre ;
La région d'intervention ;
La complexité de la recharge et la durée d'intervention.
Gaz de climatisation : ce qu'il faut retenir
Le gaz de climatisation, autrement connu sous le terme gaz frigorigène, est un élément essentiel au fonctionnement d'un équipement de production de froid. C'est grâce à ses propriétés qu'une climatisation peut transformer la chaleur en fraîcheur.
Plusieurs types de gaz de climatisation existent. Actuellement, les HFC, ou hydrofluorocarbures, sont les plus utilisés. L’utilisation des CFC a quant à elle été interdite en raison de l’impact sur la couche d'ozone.
On estime que le gaz frigorigène d’une climatisation domestique doit être remplacé tous les 10 à 15 ans environ. Celui d'une voiture doit être changé environ tous les trois à cinq ans.
Si votre climatisation embarque moins de 2 kg de fluide frigorigène, vous pouvez, si vous êtes un très bon bricoleur, recharger vous-même le gaz de climatisation.
En revanche si votre appareil contient plus de 2 kg de fluide frigorigène ou si vous ne vous sentez pas à l'aise face à la dangerosité du produit, faites appel à un professionnel qualifié, de préférence RGE. Son intervention vous coûtera entre 300 et 500 €. Cependant, avec un contrat d'entretien, ce coût peut-être amoindri.
Mon climatiseur coule : est-ce une fuite de fluide frigorigène ?
Non, dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'eau. En fonctionnement, une climatisation produit naturellement des condensats, recueillis dans un bac prévu à cet effet. Lorsque ce bac est encrassé, la climatisation fuit. Consultez notre article pour bien réagir lorsque vous constatez que votre climatiseur coule.
Quelle est la durée de vie moyenne d'une climatisation ?
En moyenne une climatisation fonctionne entre 15 et 20 ans, mais cette longévité peut-être allongée avec un entretien régulier et la visite annuelle d'un frigoriste professionnel.
Puis-je souscrire un contrat d'entretien pour ma climatisation ?
Oui, et c'est même conseillé ! Vous n'aurez plus à prévoir chaque année le passage d'un spécialiste. De plus, il est possible que ce dernier vous fasse bénéficier de tarifs préférentiels.